Frédéric, l’Irlande à vélo

  • Les tribulations d´un cycliste qui ne voulait pas le maillot jaune

A la recherche d’un nouveau témoignage de français en Irlande à vous proposer, nous avons découvert le superbe parcours de Frédéric ! Son objectif, visiter l’Irlande à vélo et voici comment il s’y est pris…

Au quotidien

Oyez, oyez, j’ai 28 ans et j’habite dans le petit village d’Yport en bord de mer en Normandie. Je suis actuellement sans emploi mais plein de passions, dont principalement le jardinage ! J’aime également beaucoup la photographie, la musique, la rando, le thé, les périples et ma chienne Kaya.  Je me suis rendu deux fois en Irlande à vélo et j’ai aussi fait la Belgique en longeant les falaises, ainsi qu’une partie de la Corse et la Hollande. Je projette également un petit tour en Italie sous peu !

Je suis allé en Irlande une première fois il y a deux ans tout seul avec mon vélo et mon sac à dos, puis une deuxième fois avec mon meilleur ami. J’espère bien y retourner à la fin de cet été car j’aime beaucoup les arrière saisons. Quoiqu’en Irlande, les quatre saisons peuvent très bien apparaître dans la même journée !

Pourquoi l’Irlande ? Tout simplement parce que j’aime leur culture, leur joie de vivre, leurs légendes, leur histoire même si parfois elle a été bien difficile. On m’avait beaucoup parlé de l’accueil et de la beauté des paysages, et je souhaitais en apprendre plus sur leur sport national.

Le Départ

J’ai pris le ferry Norman Voyageur qui, en partant du Havre, m’a emmené directement à Rosslare. A partir de là, c’était le vélo ! Il m’est arrivé deux ou trois fois de prendre le bus et j’ai également beaucoup utilisé les bateaux bac qui vous permettent de traverser les fleuves et autres cours d’eau. Très utile du côté de Dingle et Waterford ! Pas de voiture pour moi, je n’ai pas le permis et ne souhaite pas le passer de si tôt.

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Ce n’est pas la première fois que je voyage de cette manière et dans mon sac, je l’avoue, il n’y avait pas grand chose. Un réchaud, le nécessaire pour la toilette et les secours, le matériel photographique et c’est tout. Et c’est bien mieux comme ça car ainsi, j’ai pu ramener de nombreux souvenirs dans les poches encore vides ! Des vêtements, des instruments de musique, un pull en laine et bien sûr une bonne bouteille de Whisky.

Vivre en Irlande

Je suis parti de France avec mon vélo et mon sac sur le dos et j’avais vraiment envie de me retrouver en parfaite harmonie avec la nature. J’aime cette façon de vivre et comme je le dis souvent: « J’ai le ciel en guise de toit et la terre comme salle à manger ! »

J’avais plus ou moins planifié mon parcours. Je savais surtout que je voulais immanquablement passer par le Connemara ! Je suis donc arrivé à Rosslare au Sud-Ouest de l’Irlande puis j’ai commencé à longer la côte Ouest. Ensuite j’ai pris un transport en commun qui m’a emmené à proximité de Larne d’où j’ai pu longer la côte d’Antrim pour admirer Giant’s Causeway ! Je suis redescendu à Carrick-a-Reed pour traverser le pont de corde avant d’arriver dans le Donegal en passant par Derry. Après, j’ai traversé le Connemara parce que je ne voulais pas manquer les fameuses Falaises de Moher ! J’ai pédalé vers le Sud de l’île en passant par la célèbre ville musicale de Cork et suis finalement retourné à Rosslare, fin du voyage !

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En totalité, je suis parti un bon mois ! Je n’ai fait aucun B&B, j’ai presque toujours dormi sous ma toile de tente sauf quelques fois où j’ai été hébergé par des habitants, une fois même dans une grange ! Je n’oublierai jamais leur accueil, ils m’ont invité à manger et j’ai passé des moments vraiment magnifiques à leurs chanter des petites chansons françaises. C’était comme si j’étais un vieil ami de la famille. Petite anecdote, on m’a même donné des vivres supplémentaires pour mon voyage, et un ami m’a glissé un petit billet accompagné d’un mot dans mon sac-à-dos. Ils m’ont tous donné un peu d’eux-même et je prend ça comme de belles leçons de vie, j’en suis reconnaissant à vie…

La langue n’a jamais été une barrière pour moi. Je pense qu’avec le sourire on arrive toujours à se faire comprendre, alors accompagné de gestes et d’un anglais très moyen ça allait. Les irlandais parlent le langage du coeur, c’est bien connu.

En tout, mon voyage m’a coûté environs 1000 euros tout compris: bus, nourriture, pub, et petits excès… Le bateau revenait à 75 euros avec le vélo.

Souvenirs

Je me souviens d’une fois où ce fut vraiment galère. J’avais roulé toute la journée et je commençais à être bien fatigué donc j’ai planté ma tente sur le bas-côté d’un chemin derrière un petit massif. J’y passe la nuit et au petit matin, je suis réveillé par dix centimètres d’eau qui inondent la tente. Tout était trempé: argent, vêtements, sac de couchage, et j’en passe ! Bref, j’ai du contrôler mes nerfs. Je me suis rendu dans le premier pub, j’ai pris une bonne pinte et ai décidé d’en tirer une bonne leçon. Plus qu’à racheter un sac de couchage et divers bricoles !

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Je me souviens aussi de mon unique crevaison. Ce fut à l’entrée du Connemara, j’avais pourtant tout prévu avant de partir: dérives, chaînes, rustines, chambre à air, colle, etc… Quand j’ai vu la crevaison, j’ai décidé de planter ma tente et de dormir sur place. Et à mon réveil le lendemain, lorsque j’ai décidé de remettre ma roue en état, je me suis aperçu que j’avais oublié ma pompe en France ! Comme il n’y avait pas grand monde dans le coin j’ai du laisser mon vélo de côté et marcher trois ou quatre kilomètres avant de trouver un garage ouvert. Bref, une erreur à ne pas reproduire…

J’ai aussi eu l’occasion de participer aux courses de lévriers et c’était assez spectaculaire ! J’avais demandé l’hospitalité un soir dans une maison, et du coup, ils m’ont fait découvrir cette passion qui m’était d’ailleurs inconnue. A part cela, je n’ai pas participé à beaucoup de festivités et c’est l’une des raisons pour lesquelles j’aimerai y retourner. Evidemment, j’aimerai beaucoup y passer la Saint Patrick un jour !

Enfin, je retiens surtout le jour où dans le brouillard, j’ai pu entrevoir les montagnes du Connemara. J’en ai encore des frissons. Je me rappellerai aussi de la joie de vivre des habitants et de leur sourire. Mon pire souvenir est de devoir repartir sans me retourner.

Écoutez votre coeur et n’hésitez pas à venir en Irlande car le plus dur est certainement d’en repartir !

Retrouvez plus de souvenirs encore de ce merveilleux périple sur le blog de Frédéric !